Architective : Les reliques perdues by Mel Andoryss

Architective : Les reliques perdues by Mel Andoryss

Auteur:Mel Andoryss [Andoryss, Mel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chapitre 13

Je tourne sur moi-même, étonné de ne pas voir la porte par laquelle je suis entré, mais les marches de pierre montent vers le mur partout autour de moi. Il n’y a nulle trace de quoi que ce soit qui puisse ressembler de près ou de loin à une issue. Sur le coup, la surprise l’emporte. Je contourne l’autel, observe les grandes fenêtres hors d’atteinte, tente de débloquer ma sortie, en vain. Je serre la photographie un peu plus fort, sans résultat. Les murs ont la netteté parfaite de ceux qui n’ont pas l’intention de me laisser passer. Quelle que soit la façon dont je m’y prends, je n’arrive plus à retrouver le fil que je dois suivre. Qu’est-ce qui se passe ?

Lentement, et sans que j’y prête vraiment garde au départ, les murs s’assombrissent autour de moi. Quand la luminosité vient réellement à baisser, je prends conscience que des langues d’obscurité s’insinuent dans la pierre, comme des veines mouvantes qui viendraient danser entre les teintes minérales. Quelque chose m’a piégé là. Quelque chose qui n’est pas content que je hante la cathédrale, et qui visiblement ne tient pas à ce que je pousse plus loin mon investigation. Ça tombe bien, parce que mon enquête est finie et que je ne demande qu’à partir, mais la chose n’a pas l’air de le comprendre et a décidé de me forcer la main. J’ai du mal à croire qu’elle compte faire ça sans douleur.

Je m’éloigne vers le centre de la pièce, la photo brûlante entre mes doigts. Il faut que je trouve un moyen d’échapper à cette espèce de mal-être rampant qui monte dans les colonnes, parce que, tout architective que je suis, si je sais reconnaître quand un lieu nous déclare importun, je ne sais pas si j’aurais les capacités d’affronter l’ire d’une cathédrale. Je descends sur un genou pour consulter le labyrinthe, mais le message qu’il me renvoie m’apparaît soudain différemment. Sans issue, hein ? Bon sang.

Cette fois, c’est la panique qui monte. Je ne suis pas là pour me faire dévorer par l’âme d’une église. Je sais que ça peut arriver, et je n’ai aucune envie de passer le reste de ma vie en hôpital psychiatrique à baver sur mon pyjama. Si elle incorpore mon essence à sa mémoire, je suis cuit. Et, sans qu’elle ait besoin de verbaliser, je sens que c’est bien là l’intention de l’humeur qui sourde des pierres. Ce n’est pas grave. Aux grands maux…

Je me concentre encore davantage et je visualise la nef dont je suis parti. Je serre toujours la photographie ; la chaleur qu’elle dégage n’est pas bon signe. On rentre difficilement à la maison en suivant un fil qui brûle, et le vent du temps hurle à mes oreilles. La tourmente est là, mais je suis englué dans le sol de la pièce exactement comme si elle tenait impérativement à me maintenir dans son époque. Est-ce que ce truc est affamé au point de vouloir me bouffer à toute force ? Il faut que je rentre, mais je suis un insecte sur la vitre d’un photophore.



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